Webinaire: L'atelier artistique en prison

Heure: 12h30 à 13h30 (heure du Québec)
Lieu: En ligne
Description de l'événement
Ce webinaire est organisé dans le cadre du colloque international «Création et complicité. L'atelier artistique comme espace d'expression et de dialogue».
Programmation générale
- Introduction au cycle de webinaires - Alain Beaulieu et Mattia Scarpulla
- La parole au-delà des murs - Dorothée Cooche-Catoen et Françoise Heulot-Petit
- De la création vitale en prison: des expériences artistiques collectives pour se (re)construire et (re)créer du commun pendant la peine - Alexia Stathopoulos
Programmation détaillée
Introduction au cycle de webinaires - Alain Beaulieu et Mattia Scarpulla
La parole au-delà des murs - Dorothée Cooche-Catoen et Françoise Heulot-Petit
Cette communication se propose de revenir sur une expérience menée depuis 2015 à la prison de Bapaume, celle d’un atelier d’écriture mis en place mensuellement à l’adresse des détenus du quartier homme. L’objectif est de passer par l’écriture fictive afin de libérer une parole, et de faire de cet atelier un espace de liberté intellectuelle permettant l’expression de chacun, tout en favorisant l’oralisation, qui demeure, dans ce cadre, un vecteur de sociabilité. La communication s’interrogera sur les retombées d’une telle pratique auprès des détenus, mais également sur la nécessité de mettre en place une pédagogie spécifique pour l’animateur.
De la création vitale en prison: des expériences artistiques collectives pour se (re)construire et (re)créer du commun pendant la peine - Alexia Stathopoulos
Mettant en jeu une observation accrue des comportements, le dispositif carcéral induit une expérience sociale complexe, dans laquelle les rapports entre individus sont faussés, contraints, biaisés. Dans un tel contexte, les expériences artistiques collectives peuvent être qualifiées de vitales: d’une part, en tant qu’elles participent de la survie de l’individualité (être créativement au monde, expression et action hors du jeu social carcéral); d’autre part, en tant qu’elles participent de la survie du commun entre les individus (la relation authentique). Cette intervention propose ainsi de montrer pourquoi les expériences artistiques collectives peuvent être investies en prison comme des contre-dispositifs conviviaux particulièrement puissants dans une vision reconstructrice et (re)socialisante de la peine de prison.
Présentation des conférenciers et conférencières
Alain Beaulieu
Alain Beaulieu est écrivain et professeur de création littéraire à l’Université Laval. Son œuvre lui a valu de nombreux prix, dont une nomination pour le prix France-Québec pour son roman L’interrogatoire de Salim Belfakir (Druide, 2016). Il a également remporté à 2 reprises le Prix littéraire Ville de Québec–Salon international du livre de Québec et son roman Le Postier Passila (Actes Sud, 2010) a été sélectionné pour un Prix du Gouverneur général. Il dirige la revue Le Crachoir de Flaubert consacrée à la création et à la réflexion sur la création en milieu universitaire.
Mattia Scarpulla
D’origine italienne, Mattia Scarpulla vit au Québec. Il a publié 3 recueils de poésie (le plus récent Hallucinations désirées et origines en fuite, L’Harmattan 2018), un recueil de nouvelles, Préparation au combat (Hashtag, 2019), et un roman, Errance (Annika Parance Éditeur, 2020). En tant que co-directeur et auteur, il publiera l’anthologie Épidermes en 2021 (éditions Tête première – Groupe Somme Toute). Titulaire d’un doctorat en arts, spécialité danse, il est doctorant en études littéraires – volet recherche et création à l’Université Laval. Il organise des ateliers corporels d’écriture et collabore à la création de spectacles littéraires. Dans plusieurs de ses œuvres, il questionne le corps comme entité de rencontre et de conflit, entre les individus et entre les groupes. Ses recherches analysent les littératures par le biais des études en danse.
Dorothée Catoen-Cooche
Dorothée Catoen-Cooche est enseignante-chercheuse en littérature moderne à l’université d’Artois (Arras, France). Ses travaux portent essentiellement sur les romans de Pierre Jean Jouve (Transtextualité biblique et religion dans les discours romanesques de Pierre Jean Jouve, L’Harmattan, 2016; Pierre Jean Jouve: Vivre et écrire l’Entre-deux, Caliopées, 2017). Elle anime depuis 2015 des ateliers d’écriture dans le cadre universitaire, lors de workshop (Bruxelles, 2019) ainsi qu’au centre de détention de Bapaume (région des Hauts-de-France). Elle a co-organisé une journée d’étude, «les ateliers d’écriture en milieu carcéral: états des lieux en Hauts-de-France» le 28 mai 2018 à l’université d’Artois. Elle co-organise une journée sur le même thème à Montpellier le 28 mars 2021. Elle travaille actuellement sur un ouvrage rassemblant les textes des détenus.
Françoise Heulot-Petit
Françoise Heulot-Petit est Maître de conférences HDR en Arts du spectacle à l’université d’Artois. Ses travaux portent sur le monologue, (Dramaturgie de la pièce monologuée contemporaine. L’altérité absente?, L’Harmattan, 2011 et Le Monologue contre le drame?, en co-dir. avec F. Dubor, PUR, 2012). Elle s’intéresse aux dramaturgies contemporaines d’expression française (Lagarce, ou l’apprentissage de la séparation, PUF, 2011) et notamment au théâtre jeune public (Le jeu dans les dramaturgies jeunes publics, en co-dir. avec S. Le Pors, APU, 2012). Un autre pan de son travail est consacré à la marionnette (Interactions entre le vivant et la marionnette. Des corps et des espaces, en co-dir. avec G. Jolly et S. Pavlova, APU, 2019). Ses derniers travaux portent sur les écritures de la guerre (Dramaturgies de la guerre pour le jeune public. Vers une résilience espérée, Peter Lang, 2020). Elle dirige des ateliers d’écriture depuis 2001 et a publié une pièce (Aux filles de l’eau, L’Harmattan, 2011).
Alexia Stathopoulos
Après des études en sciences humaines, et en parallèle d’une formation en relations interculturelles puis en médiation culturelle, Alexia Stathopoulos a travaillé au développement d’actions artistiques dans des prisons françaises entre 2012 et 2014. Fascinée par les expériences vécues intramuros, elle a entrepris en 2014 une recherche-action en sociologie des prisons et en arts, qu’elle a réalisée en France et en Espagne (observation participante, entretiens semi-directifs, mise en place et analyse d’expériences artistiques). En avril 2019, elle a obtenu le diplôme de Doctorat en Sciences de l’Homme et de la Société (Université de Lille, France), après avoir soutenu sa thèse au centre de détention de Bapaume sous le titre suivant: Le «théâtre carcéral»: des complexités sociales en prison et de l’art comme possibilité de créer du «commun». En janvier 2021, elle a rejoint l’association d’économie sociale SAW-B (Belgique) en tant que Chargée de mission en Évaluation d’impact social.