Webinaire: Apprendre à maîtriser inventivement ses langues

Heure: 11h30 à 13h30 (heure du Québec)
Lieu: En ligne
Description de l'événement
Ce webinaire est organisé dans le cadre du colloque international «Création et complicité. L'atelier artistique comme espace d'expression et de dialogue».
Programmation générale
- L’atelier de traduction littéraire à l’école: premières esquisses théoriques d’une pratique en plein essor - Clémentine Beauvais
- Potentiel créatif, rôle et complicité du «faux ami» dans les dispositifs d’écriture créative - Élise Hugueny-Léger et Élodie Laügt
- Apprendre à sortir du cadre: l’apport des ateliers d'écriture créative à la formation en traduction - Madeleine Stratford
Programmation détaillée
L’atelier de traduction littéraire à l’école: premières esquisses théoriques d’une pratique en plein essor - Clémentine Beauvais
L’atelier de traduction littéraire à l’école en tant que pratique fondamentalement créative et ludique est un développement récent. En Grande-Bretagne, 2 organismes, Translators in Schools et Shadow Heroes, en sont les pionniers; aux États-Unis, on peut citer l’association Poetry Inside/Out. La pratique est en plein essor, et correspond à un nouvel intérêt pour le ‘multilinguisme créatif’. Les buts de l’atelier de traduction littéraire sont multiples: motivation quant à l’apprentissage d’une autre langue vivante, développement de compétences métalinguistiques, incitation à l’écriture créative, valorisation des langues déjà parlées par les enfants, etc. À la fois en tant que praticienne et en tant que de chercheuse, Clémentine Beauvais souhaite rendre compte de l’exploration de l’atelier de traduction littéraire comme éveil à la réflexion sur la langue, sur l’espace entre les langues; ainsi que sur son intérêt pour les lettres, en ce qu’il permet, selon elle, chez les enfants et les adolescent.es de ce qu’elle identifie comme ‘l’émergence d’un sens du littéraire’.
Potentiel créatif, rôle et complicité du «faux ami» dans les dispositifs d’écriture créative - Élise Hugueny-Léger et Élodie Laügt
Cette intervention propose une mise en résonnance de la notion de complicité avec celle de «faux ami». Au niveau linguistique, d’abord, nous envisagerons le potentiel créatif du «faux ami» aux lisières du néologisme, du contre-sens et de la trouvaille, alors même que les notions de faute et d’erreur sont au cœur des préoccupations des participants aux ateliers d’écriture dans une langue étrangère. Dans un 2e temps, nous aborderons la dissension ou le désaccord comme condition de possibilité du regard complice parce que critique. L’une des questions qui nous intéresse tout particulièrement concerne les stratégies de retour et la manière de négocier correction de la langue et encouragement de l’invention de l’idiome personnel de chacun dans le cadre d’ateliers d’écriture en langue seconde. Nous offrirons un aperçu sur les dispositifs et pratiques d’écriture mis en place dans le cadre du cours de «Creative Writing in French» inauguré il y a 5 ans à l’Université de St Andrews (Écosse) et offert à des étudiants de dernière année de 1er cycle, dont la langue maternelle n’est pas le français.
Apprendre à sortir du cadre: l’apport des ateliers d'écriture créative à la formation en traduction - Madeleine Stratford
Comme les ateliers de création des programmes de littérature, ceux offerts aux futurs traducteurs et traductrices contribuent à une prise de conscience de certains aspects parfois négligés de leur rôle et des responsabilités qu’il confère. Ces ateliers et mentorats ont beaucoup en commun avec ceux des programmes de création littéraire, mais ils s’en distinguent en ce qui a trait aux objectifs visés et aux apports pédagogiques. Dans son intervention, Madeleine Stratford résumera ce qui les rapproche et ce qui les différencie et elle argumentera en faveur d’une inclusion accrue de ce type de formation à la créativité dans les programmes de traduction.
Présentation des conférencières
Clémentine Beauvais
Clémentine Beauvais est Senior Lecturer (Associate Professor) au département d’éducation de l’université de York (GB), ainsi qu’autrice et traductrice de livres pour la jeunesse en France. Son champ de recherches actuel concerne l’atelier de traduction littéraire à l’école, en particulier pour ce qu’il peut apporter de compétences métalinguistiques et littéraires. Elle mène des ateliers d’écriture créative et de traduction littéraire. Ses autres intérêts de recherche tournent autour de la littérature jeunesse, de la traductologie et de l’histoire et la sociologie de l’enfance.
Elise Hugueny-Léger
Elise Hugueny-Léger est Senior lecturer en études françaises à l’Université de St Andrews en Écosse. Elle s’intéresse tout particulièrement à l’écriture autobiographique (récits de soi, autobiographie, autofiction) et à l’acte d’écriture. Auteure de nombreuses publications et d’un site internet sur Annie Ernaux, son prochain livre s’intitule Projections de soi: identités et images en mouvement dans l’autofiction (à paraître aux Presses Universitaires de Lyon). Avec Elodie Laügt, elle a fondé un module d’écriture créative en français à St Andrews. Elles entament actuellement un projet de recherche sur la question de l’écriture en langue seconde et le potentiel créatif du multilinguisme.
Elodie Laügt
Elodie Laügt est Senior Lecturer à l’Université de St Andrews, où elle co-enseigne le module d’écriture créative en français avec Elise Hugueny-Léger. Co-directrice du Centre for Poetic Innovation, elle s’intéresse aux questions relatives à la poésie et à la performance. Elle travaille également sur l’interface entre philosophie, littérature et cinéma. Ses publications incluent L’Orient du Signe: Rêves et Dérives chez Segalen, Michaux et Cioran, Modern French Identities, Oxford, Peter Lang, 2008 et Figures de l’intrusion chez Jean-Luc Nancy. Entrent Nicolas Klotz, Claire Denis et Rabah Ameur-Zaïmeche, Paris, L’Harmattan, 2020.
Madeleine Stratford
Madeleine Stratford est traductrice, poète et professeure agrégée à l’École multidisciplinaire de l’image de l’Université du Québec en Outaouais. Elle a publié plusieurs articles dans des revues scientifiques, dont Meta et la Revue d’études canadiennes au Canada ainsi que Babel et Palimpsestes en France. Elle a aussi contribué à des ouvrages collectifs, dont Culture et Traduction. Au-delà des mots (Classiques Garnier, 2020), qu’elle a codirigé avec Marianne Lederer. Membre de l’Association des traducteurs et traductrices littéraires du Canada et de l’Association des traducteurs littéraires de France, Madeleine Stratford a aussi signé plusieurs traductions littéraires, dont Elle nage de Marianne Apostolides (La Peuplade, 2016) et Pilleurs de rêves de Cherie Dimaline (Boréal, 2019), toutes 2 finalistes au prix du Gouverneur général.