Les Alexandrins comprenaient-ils Homère? Philologie, linguistique, et interprétation du texte homérique

Heure: 15h30 à 17h30
Lieu: Pavillon Charles-De Koninck, local 5242
Pour information
ieam@ulaval.ca
Description de l'événement
Résumé
La séance portera sur un hapax de l’«Odyssée», ensuite réutilisé par d’autres poètes plus tardifs. En particulier les poètes hellénistiques Apollonios de Rhodes et Nicandre l’utilisent dans 2 sens différents. Ils sont par là même des témoins indirects des interprétations divergentes qui avaient cours au 3e siècle avant notre ère: chacun des 2 utilise le terme homérique dans le sens qu’il croit être le bon. Néanmoins, les commentateurs alexandrins ont essayé de trouver une interprétation unifiée pour tous les exemples, en se fondant sur un raisonnement synchronique puisqu’ils n’avaient pas d’autre outil à leur disposition. C’est cette dernière interprétation qu’ont suivie tous les traducteurs et commentateurs modernes, ainsi que les linguistes, parce qu’ils se sont fondés sur ce que disaient les scholiastes. Or cette interprétation est erronée. Les outils de la linguistique historique moderne permettent de proposer une autre étymologie et un sens bien différent, rendant ainsi son sens au passage homérique concerné, mais aussi aux passages d’Apollonios de Rhodes. Par ailleurs, un 3e sens du même mot est transmis par les lexicographes et érudits grecs et se trouverait dans un autre vers du même Nicandre. Or ce 3e sens s’avère être un fantôme, bien qu’il soit répertorié dans les dictionnaires modernes. Le séminaire s’attachera donc à l’étude de l’histoire de ce mot, en montrant l’apport de la linguistique pour résoudre un problème philologique complexe parce que mal posé depuis l’Antiquité.