Réparation, restauration, exposition : Valoriser les instruments disloqués préservés dans les collections des musées de sciences et de technologie

Le colloque s'intitule: Les réparations, de la préhistoire à nos jours : cultures techniques et savoir-faire

Comité d’organisation

Gianenrico Bernasconi (Musée international d’horlogerie/université de Neuchâtel), Guillaume Carnino (UTC/COSTECH), Liliane Hilaire-Pérez (université Paris 7-EHESS/ICT-CAK), Olivier Raveux (CNRS/TELEMME), Larissa Zakharova (EHESS/CERCEC/CNRS/CEFR de Moscou).

"Ce colloque propose d’interroger l’évolution des pratiques et des cultures de réparation dans la longue durée, dans la perspective globale et comparative. Une approche par aires géographiques doit permettre de repérer des circulations de savoir-faire de réparation d’une région à une autre. Il s’agit d’examiner les lieux de réparation (des manufactures, des usines, des docks et des cales, des ateliers, des clubs, des cafés, des garages, chez soi, etc.), les figures du réparateur (de l’amateur jusqu’au professionnel), les manières dont on envisage la fonctionnalité des objets lors des réparations (réparation comme restauration ou réparation comme transformation), et les savoirs pratiques mobilisés. L’objet est au cœur de notre démarche - sa matérialité, ses circulations, sa biographie, permettent de saisir les contextes culturels dans lesquels inscrire la réparation."

Le programme complet se trouve ici


Ma communication s'intitule et se résume ainsi:

Réparation, restauration, exposition : Valoriser les instruments disloqués préservés dans les collections des musées de sciences et de technologie

Résumé : Selon l’abbé Nollet, ce qui est le plus pénible dans l’art des expériences, « c’est l’entretien & la réparation des Machines ». Certaines sont fragiles, faites de verre pour favoriser la transparence des effets ; d’autres sont complexes et délicates, exigeant des cuirs gras qui se dessèchent. « [D]e sorte que, écrit-il, pour n’être pas rebuté des difficultés qui se rencontrent dans la Physique expérimentale, il faut être presqu’autant initié dans les Arts méchaniques que dans la connoissance des effets naturels. »[1] La réparation des instruments scientifiques, véritable système de recyclage, de bricolage et de cannibalisation, offre une occasion en or d’exhiber la matérialité de la pratique scientifique depuis l’époque moderne. En revanche, comme le rappelle justement Simon Schaffer, on n’expose que rarement au musée les instruments « délabrés » — réparés ou pas. Par l’entremise d’exemples tirés des 18e, 19e et 20e siècles, cet article propose d’examiner l’apport épistémologique, historique et pédagogique des instruments qui, trop souvent, sont soustraits au regard du public pour la simple raison qu’ils ne sont pas assez « beaux » ou « remarquables ». Au cœur du sujet, un constat professionnel significatif : on ne répare pas les objets au musée, on les restaure. Cette distinction fondamentale sera analysée à travers le récent ouvrage de Jean-Pierre Cometti, dans lequel les notions d’identité, d’intégrité et d’authenticité de l’objet déterminent la nature et l’action de la conservation — « réparation » — muséale.

 

[1] Nollet, Leçons de physique expérimentale, Vol. 1, 7e éd. (Paris: Durand neveu, 1771), p. lxxxviij-lxxxix.

(Image provient de Wiki Commons, 1 juillet 2018 alernatiba Nantes)

image réparation
Date
Heure
9h00 à 17h00
Lieu
Trois lieux différents à Paris