Participation à un projet international dans le cadre de la recherche «Femmes en RP - Volet Québec»

15 janvier 2024

Josianne Millette, en collaboration avec Annie-Pier Brunelle ont rendu publics les résultats de la recherche « Vers une meilleure connaissance sur les réalités des femmes qui travaillent en RP au Québec» menée dans le cadre du projet "Women in PR" de la European Public Relations Education and Research Association, dirigé par Martina Topic et qui vise à documenter les réalités des femmes qui pratiquent le métier dans différents pays.
Avec le soutien financier de la FLSQ et du RéQEF et menée dans une visée exploratoire, la recherche "Femmes en RP - Volet Québec" visait à combler le manque de données à propos des enjeux de genre auxquels sont confrontées les femmes québécoises qui travaillent en relations publiques (RP) et à situer ces réalités par rapport à ce qui a été observé dans d’autres contextes nationaux, ainsi qu’ailleurs en Amérique du Nord.

La recherche a permis de constater que, d’un côté, les relationnistes rencontrées perçoivent leur domaine de pratique comme égalitaire sous différents aspects. Ce constat peut témoigner d’une progression du milieu québécois des RP vers des rapports plus égalitaires, mais il peut toutefois aussi participer d’une forme de gender fatigue (Dahsper, 2019), un phénomène qui contribue à invisibiliser les rapports sociaux qui sous-tendent les expériences de sexisme et de discriminations. Ces perceptions contrastent d'ailleurs avec les rapports de genre et les normes masculinisées (blokishness) dont témoignent les propos recueillis. La recherche a en effet permis de relever la présence de doubles standards auxquels les relationnistes sont confrontées et, bien que le contexte québécois puisse favoriser un partage de la charge parentale, la persistance de difficultés particulières pour les femmes en matière de conciliation travail-famille. Plusieurs participantes ont également témoigné d’expériences de sexisme, sous la forme de discriminations salariales ou à l’embauche, mais aussi de comportements d’exclusions et de préjugés liés à l’apparence. Les analyses mettent également en lumière la présence de stéréotypes genrés et d’exigences élevées qui témoignent de la persistance d’un éthos professionnel masculinisé, associé au prototype du stratège rationnel et en contrôle. La gestion des émotions, en particulier, constitue un thème récurrent dans le propos des participantes. Celle-ci pose à la fois un double standard et une double contrainte pour les femmes, qui doivent négocier les attentes liées à leur genre et à leur rôle professionnel. L'étude montre toutefois une certaine prise de distance vis-à-vis du style de leadership transactionnel associé aux normes masculinisées. Les relationnistes que nous avons rencontrées tendant en effet à valoriser des approches diversifiées, et même mixtes, qui s’inspirent davantage d'un style transformationnel et intègrent des valeurs d’écoute, d’empathie et de coopération, notamment.

 Version anglaise du rapport disponible en accès libre

         Version française bientôt disponible via CorpusUL