Lettre ouverte contre la culture du viol dans les universités québécoises

Lettre ouverte contre la culture du viol dans les universités québécoises

1 novembre 2016

Chers membres enseignants, étudiants, employés du Département d’information et de communication, chers membres de la communauté universitaire, chers concitoyens et concitoyennes, Nous, membres du Département d’information et de communication de l’Université Laval, tenons à prendre la parole à notre tour pour dénoncer la culture du viol dont témoignent malheureusement plusieurs événements récents survenus dans notre université, ainsi que dans d’autres universités canadiennes. Nous refusons d’accepter la banalisation des violences sexuelles, qu’elles qu’en soient les formes, pas plus que la tolérance envers les comportements inadéquats et l'absence de conséquences suffisantes en cas d’agression aussi bien que la culpabilisation des victimes et le discrédit entourant leurs témoignages. Une université est un milieu de vie. Les femmes et les hommes qui la fréquentent devraient s’y sentir libres et en sécurité. Une université est aussi un lieu d’apprentissage, de formation, de transmission et de création des savoirs. Les femmes et les hommes qui la fréquentent devraient pouvoir y consolider les valeurs de respect de soi et d’autrui qui leur permettront de construire des rapports entre femmes et hommes réellement égalitaires. La culture du viol qui se déploie encore dans nos universités est destructrice, tout particulièrement pour les femmes qui en sont directement victimes, et plus généralement pour l’ensemble des membres de la communauté universitaire. Nos universités ne peuvent et ne doivent plus jamais accepter les gestes autant que les silences qui participent au maintien de cette culture. Dans ce contexte, les professeures et professeurs réunis en assemblée ont résolu d’appeler l’ensemble des membres enseignants, étudiants et employés du Département et de la communauté universitaire à se mobiliser :
  • En intégrant une référence à la politique universitaire concernant le harcèlement sexuel dans tous les plans de cours ;
  • En rappelant que la culture du viol est inacceptable à l’Université, que ce soit entre membres du corps enseignant et étudiants ou étudiantes, autant qu’entre étudiants et étudiantes ;
  • En demandant au Rectorat de donner toutes les ressources budgétaires nécessaires au Centre de prévention et d'intervention en matière de harcèlement.
Nous invitons tous les membres du Département, notamment les étudiantes et étudiants, et plus largement l’ensemble de la communauté universitaire à soutenir cette position, ainsi qu’à s’engager à dénoncer et lutter contre la culture du viol, dans toutes ses composantes, et tout particulièrement dans le cadre de nos universités et campus. Vous pouvez nous rejoindre et soutenir cette position à l’adresse suivante : https://www.change.org/p/lettre-ouverte-contre-la-culture-du-viol-dans-les-universites-quebecoises
 
Premières et premiers signataires :

Amel Aloui, chargée de cours
Arnaud Anciaux, professeur
Henri Assogba, professeur
Ariane Bélanger-Gravel, professeure
Colette Brin, professeure
Josette Brun, professeure
Renaud Carbasse, professeur
Francine Charest, professeure
Jean Charron, professeur
Isabelle Clerc, professeure
Bernard Dagenais, professeur
Pénélope Daignault, professeure
François Demers, professeur
Christian Desîlets, professeur
Geneviève Drolet, étudiante doctorante, chargée de cours
Janet Dufour, chargée d'enseignement
Gilles Gauthier, professeur
Martin Jolicoeur, étudiant doctorant, chargé de cours
Guillaume Latzko-Toth, professeur
Alain Lavigne, professeur
Gérard Leclerc, chargé d'enseignement
June Marchand, professeure
Guylaine Martel, professeure
Josianne Millette, professeure
Charles Moumouni, professeur
Véronique Nguyên-Duy, professeure
Manon Niquette, professeure
Dominique Payette, professeure
Florence Piron, professeure
André Roy, responsable de formation pratique
Jacques Rivet, professeur
Julien Rueff, professeur
Nicolas Saucier, chargé de cours
Thierry Watine, professeur