Colloque «(Re)cartographier les littératures autochtones: Au-delà des langues, des territoires, des pratiques et des genres»

17 avril 2025

(Re)cartographier les littératures autochtones: Au-delà des langues, des territoires, des pratiques et des genres

APPEL À COMMUNICATIONS

Le colloque qui aura lieu le 27 novembre 2025 à la Maison de la littérature, est organisé par la Chaire de leadership en enseignement sur les littératures autochtones au Québec, dans le cadre de la 14e édition du Salon du livre des Premières Nations. 

Dans son ouvrage «Mark My Words», la chercheuse seneca Mishuana Goeman réfléchit aux possibilités des textes littéraires autochtones à produire des (re)cartographies, c’est-à-dire des discours qui remettent en question les géographies et visions du monde issues du colonialisme et de l’impérialisme européens. (Re)cartographier, écrit-elle, «is the labor Native authors and the communities they write within and about undertake, in the simultaneously metaphoric and material capacities of map making, to generate new possibilities» (2013:3). Partant de cette définition de Goeman et des possibilités créatives qu’elle engendre, nous souhaitons réfléchir à la manière dont l’acte de (re)cartographier peut se situer à différents niveaux: à la fois comme un outil conceptuel pour penser la construction et la représentation de l’espace et des spatialités dans les œuvres littéraires autochtones et plus largement comme un geste critique qui engage un (re)traçage des contours de ce que l’on nomme, aujourd’hui, les littératures autochtones. En fait, dans son livre, Goeman, à la suite de Doreen Massey, nous invite à penser l’espace non pas comme une simple surface, mais plutôt comme une rencontre d’histoires composant une toile de relations ouverte, en constante transformation (2013:5). Les frontières spatiales peuvent donc être repensées et reconfigurées, notamment à travers les créations littéraires permettant d’imaginer des manières de transgresser les démarcations produites par la géographie et l’épistémologie coloniales. En ce sens, l’acte de (re)cartographier propre au fait littéraire nous permet de poser deux questions centrales: comment les littératures autochtones (re)mettent-elles en cause les frontières géographiques, génériques, formelles et linguistiques? Voire les frontières entre les pratiques littéraires (livres, périodiques, textes manuscrits ou imprimés, arts littéraires, etc.)? Et de quelle manière ce bouleversement des espaces à la fois matériels et symboliques déclenche-t-il une réflexion critique sur la délimitation des objets qui sont ceux des études littéraires autochtones? 

Les propositions de communications doivent aborder sans s’y limiter, les axes de réflexion suivants:

  • La délimitation géographique et linguistique des littératures autochtones produites sur les territoires du Québec actuel
  • Les défis et les possibles de l’élargissement des frontières dans la configuration des histoires littéraires autochtones
  • Les frontières génériques et formelles des littératures autochtones
  • L’acte de (re)cartographier comme geste critique décolonial
  • La (ré)émergence des épistémologies spatiales dans les littératures autochtones
  • La circulation des littératures autochtones au-delà des frontières nationales et linguistiques, notamment par l’intermédiaire de la traduction
  • Les pratiques littéraires autochtones non livresques
  • La place des femmes dans les pratiques littéraires autochtones plus anciennes
  • Les méthodologies littéraires autochtones pour le travail en archive

Les personnes intéressées à soumettre une proposition de communication sont invitées à envoyer un résumé en français ou en anglais (300 mots) accompagné d’une notice biobibliographique (150 mots) au plus tard le 12 juin 2025 à l’adresse courriel: chairelitteraturesautochtones.lit@ulaval.ca 

Pour en savoir plus